Douceur de vivre à l'ile Rodrigues (5) : les piqueuses d'ourites....

Pour terminer cette petite série d'articles sur la douceur et le charme de Rodrigues... quelques images d'un moment emblématique de la vie là-bas....la pêche des  ourites...

Dans ce grand lagon, une tradition ancestrale est encore omniprésente sur toute les tables... la pêche des poulpes, appelé ourites à Rodrigues.

Le lagon en regorge (ou plutôt...en regorgeait..) et c'était une base traditionnelle des recettes rodriguaises ...avec une spécificité très locale : ici, c'était une activité ...féminine. Les piqueuses d'ourite sont une image emblématiques de l'ile, photographiées ou peintes à l'envie..même si la réalité est plutôt que c'est un métier de misère..ou l'on gagne durement sa croute...

Tout visiteur à Rodrigues verra sécher au soleil les poulpes devant les maisons, comme les morues en Norvège...

Le truc, c'est que les lagons (on en a déjà parlé en Polynésie..) sont des écosystèmes limités et que la ressource n'est pas éternelle..

Le gouvernement autonome de l'ile, soucieux de préserver la ressource en train de s'épuiser, à imposé récemment une régulation avec une période d'interdiction de la pêche... non sans quelques polémiques, les piqueuses d'ourite n'ayant pas d'autre métier pour nourrir leur famille...

Il y a donc eu instauration d'une prime d'inactivité, et, nous expliquaient nos hôtes avec un sourire en coin... beaucoup de personnes se sont improvisées soudainement piqueuses d'ourite, au moment de toucher la prime d'inactivité...

Quoiqu'il en soit..pendant notre séjour en octobre.. c'était la ré-ouverture de la pêche...!

Et toute l'ile était en effervescence...  En fin d'après-midi, à marée basse.....de toutes les plages...s'élançaient les piqueuses restées inactives pendant plusieurs mois avec leurs piques à la main..

Une noria de petits bateaux part pour les hauts fonds près de la barrière où traquer les poulpes à marée basse ...

Et tout le monde revient au coucher du soleil, avec les précieuses prises...

Un peu pour la consommation de la famille et mais surtout pour les revendre aux hotels et pensions qui remettent le "civet zourite" au menu ....

Et le lendemain de la réouverture de la pêche, chacun s'affaire à nouveau pour faire sécher les poulpes au soleil..

Voilà..

Le tri de la précieuse manne au soleil couchant marque la fin de nos impressions rodriguaises de ce deuxième voyage...

Et pour conclure....en réponse à ce que j'entends dire parfois ..."Qu'est ce vous allez chercher dans ces iles au bout du monde ?"

Et bien....en regardant cette photo... la réponse me vient.  Tout simplement un endroit.... paisible, un endroit ou il n'y a pas de guerre sainte ni d'occident chrétien... mais simplement des êtres humains qui vivent ensemble.... avec l'océan tout autour qui fait barrière contre la barbarie et l'intolérance...