Après unanatahiti, voici omalareunion : les nouvelles aventures des quinquas sous les tropiques...
Je ne sais pas si les fidèles lecteurs de ce blog tiennent compte ou non de nos coups de coeur cinéma (?), eux qui viennent en théorie pour voir des photos tropicales...
Mais pour une fois, arrêtez vous à lire la critique ciné : ce film est.... extraordinaire.
Un film totalement inattendu dans la filmographie éclectique d'Anne Fontaine (rappelez vous ; Nettoyage a sec, Nathalie, perfect mothers, Gemma Bovery..) marquée par la finesse de ses portraits de tourments amoureux et son sens de l'humain.. mais comment dire... sans que ses films creusent un sillon bouleversant au plus profond de vous..
Ce qui est le cas pour "Les Innocentes"
L'affiche, magnifique, le suggère très bien..
C'est une épure, pudique et toute en nuance, au plus intime de la sensibilité féminine.. un film de femmes qui ont des choses bouleversantes à dire sur un monde d'hommes, aveugles, sourds et destructeurs.. où l'on redécouvre que le mot humanité, mis à mal (aujourd'hui comme hier) par la gent masculine, est bien à mettre au féminin..
L'histoire ?
La rencontre de 2 mondes aux antipodes l'un de l'autre..
Un couvent de religieuses polonaises en 1945, à l'écart du monde dans une règle inflexible .. couvent où la violence et la guerre ont fait une intrusion destructrice ayant figé ces femmes dans une souffrance muette et indicible...
Une jeune interne matérialiste et renfrognée engagée dans la croix-rouge, grandie dans une famille ouvrière à l'école du communisme..
Appelée presque par hasard au chevet des soeurs... d'abord réticente à ce monde qui n'est pas le sien... elle va être bouleversée par l'abîme de détresse qu'elle va découvrir.
Et 2 mondes vont se rencontrer, s'écouter...et apprendre à aller au delà de leur différences vers l'essentiel, que les femmes ont au plus profond d'elles et que les hommes piétinent depuis si longtemps :
La vie....
Et au delà de la noirceur.. il y a la lumière...
Bien sur, si un film vous touche au plus profond, c'est qu'il réveille en vous des histoires... et ce couvent marqué du sceau de l'infamie a certainement évoqué en mois la bourgeoisie de campagne des années 1920 ou la naissance d'un enfant sans père figeait également à jamais une famille dans l'indicible...
Mais quand même.. je suis certain que tout le monde ne peut qu'en être remué.
"Les Innocentes" un film épuré, pudique, et sans pathos qui dit des choses essentielles... et avec une vraie fin...saisissante... et qui résonne longtemps en vous après que les lumières se soient rallumées...
Courez y !