Après unanatahiti, voici omalareunion : les nouvelles aventures des quinquas sous les tropiques...
Par olivier et marianne
Soirée mémorable le 29 février.. Le Téat plein air de Saint Gilles fêtait ses 50 ans, et ça n'est pas rien..
De l'avis de tous les musiciens qui y sont passés, la plus belle scène de l'ile, a la fois intime par la proximité avec le public, vibrante par une accoustique étonnante, et avec la magie des étoiles au dessus des têtes... Les artistes réunionnais rêvent tous de s'y produire un jour, avec tous leurs amis et famille a fond dans l'assistance.... et les grands noms d'ailleurs qui y sont venus en ont tous gardés un souvenir spécial.
Il fallait donc marquer le coup !
Et qui d'autre convier que la légende vivante du maloya à La Réunion, celui qui est un peu le père de toute la jeune génération musicale...
Lui qui, depuis 40 ans, porte au plus haut le renouveau de la culture créole et de sa musique.. et qui ne s'est pas privé hier de rappeler avec malice qu'a l'ouverture du théatre en 1970.... jouer du maloya en public était interdit , considéré comme séditieux...
Danyel Waro, le doux géant poête, connu par tous à La Réunion pour sa simplicité, sa fidélité de toujours à ses engagements et son infatigable croisade pour la culture créole depuis les jeunes artistes qu'il encourage, jusqu'aux aux écoles ou il va initier les enfants à la musique qui est leur histoire...
Chaque concert est un moment spécial, vibrant et habité, ou des frissons vous parcourent car la référence à l'histoire de l'ile et à l'esclavage... est palpable... mais aussi d'ambiance festive ou les gens ne peuvent pas s'empêcher de danser devant la scène sur les chansons qu'ils connaissent par coeur !
Il a chanté son nouveau disque : "Tinn tout" ou il propose de se poser et fermer les yeux pour arrêter la course folle du monde, se questionner sur ses racines et de redécouvrir le respect de son ile et de la planète... Et c'était beau ensuite de le voir reprendre ses chansons fondatrices qui tout le monde connait par coeur, comme ici l'hymne du métissage : Batarsité.
"Mwin lé pa blanc, Mwin lé pa nwar, Mwin lé nasyon bann fran batar.."
Et, comme c'est le rôle pour lui d'un artiste de parrainer des jeunes talents, il a emmené en tournée avec lui une révélation du maloya dont on n'a je pense pas fini de parler... et qu'on a pu écouter en première partie.
Ann O'aro, toute jeune artiste dont c'est le premier disque (parrainé par l'équipe de Danyel) : écoutez là.... c'est unique.
Une artiste unique..... incroyable, habitée par l'histoire d'une enfance fracassée, qui trouve dans la musique et la danse la force de se construire dans une prestation mêlant la rage et la colère de la jeune femme puis soudain de petites pointes de voix aigue...enfantine... a la limite de la cassure, déchirante ... que le rythme du maloya enrobe comme une berceuse consolatrice.
Et c'était tellement touchant ensuite de la voir danser ensuite avec un grand sourire "tranche papaye" comme on dit à La Réunion, en partageant un moment du set du grand Danyel... comme si la musique pouvait vaincre les fantômes (on la voit dans le deuxieme vidéo ci-dessus)
Le passé et l'avenir du maloya... Deux grands artistes... Et une soirée d'exception...
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