Le film de l'année ... (probablement )

En attendant quelques jours de vacances imminents destinés à des retrouvailles familiales, un week end oisif... pendant lequel le festival de Cannes  fait rêver (enfin!) de nouveaux films et de nouvelles émotions à venir.... qui ne soient pas les désespérantes productions formatées de Netflix !

Même si, les délires anti-vaccins repartant de plus belle, l'espoir d'une France vaccinée où on puisse revivre normalement , à peine entrevu.....s'éloigne  à nouveau ( je crois sincèrement que ce n'est pas dans les salles de cinéma que l'épidémie de covid se joue mais dans les centres de vaccinations!)

Avant cette vague de nouveaux films espérée qui nous changerait des vagues de covid ... un article pour rendre hommage à ce qui restera pour nous le film de cette année étrange de sorties bridées par la pandémie.

Le cinéma indépendant américain reste (pour combien de temps) vivant et nous a offert cette pépite à découvrir absolument  avant que les sorties a venir ne la fasse disparaitre des salles...

Il y a tant de choses dans ce film extraordinaire...

L'envers de l'Amérique avec le tableau saisissant d'une petite ville qui.. disparait purement et simplement (plus de code postal!) à la fermeture de la cimenterie qui la faisait vivre

Les exclus de l'Amérique profonde (et de la retraite) obligés de vivre une vie nomade de petits boulots et de troc dans des vans et des campements de fortune

Et surtout la profonde humanité qui peut surgir quand il faut s'entraider parce qu'on n'a plus rien... en de saisissants portraits de personnages dont la plupart ne sont pas des acteurs mais bien des gens menant vraiment cette vie que la réalisatrice est allée rencontrer..

L'Amérique offre un décor somptueux à ces images de routes sans fin, de déserts et d'errance.. c'est lent envoûtant et  magnifique..

Et Frances Mac Dormand confirme s'il en était besoin qu'elle est une actrice hors nome dans ses choix de films, et dans ses interprétations.

Son personnage de femme vieillissante, brisée par le chagrin, qui affronte les misères du quotidien avec une rage têtue et qui ne reste vivante qu'au contact de plus exclus qu'elle (les autres se faisant envoyer paître car ne pouvant pas comprendre)... restera un grand moment de cinéma.

Nomadland : un fil beau, inclassable, saisissant, et profondément émouvant qui dit que  quand on n'a plus rien, il reste à partager.... son humanité.