Après unanatahiti, voici omalareunion : les nouvelles aventures des quinquas sous les tropiques...
Après l'ambiance maritime des articles précédents, voici un changement complet d'ambiance...
Bien plus au Nord, dans la région centrale du pays et ses routes ... chaotiques... (départ au lever du soleil et arrivée... au coucher !) nous avions rendez-vous avec l'archétype d'un voyage en Afrique , le passage de la porte d'un parc National...
Incapable de concurrencer les grands parcs africains célèbres comme le parc Kruger, le Mozambique tente néanmoins tant bien que mal de faire revivre ses parcs animaliers dont la faune a été mise à mal par des années de guerre civile et de famine.
L'immense parc du Gorongosa, dont seule une partie est visitable, est une victime logique de la guerre civile, la guérilla RENAMO étant implantée... dans les montagnes voisines !
On imagine sans peine que la population affamée n'a pas regardé dans le blanc des yeux les antilopes et que le commerce illégal de l'ivoire a été utilisé à plein régime par la guérilla pour se financer..
D'ou le fait que les éléphants (qui ont comme chacun sait une bonne mémoire) sont particulièrement irascibles, assimilant les véhicules à moteur à des prédateurs et contrairement à d'autres parcs que nous avions vu dans d'autres voyages, ils ne peuvent être approchés... que de très loin !
Le pays tente de réparer l'hécatombe animalière par une politique de repeuplement à partir des parc surpeuplés voisins d'Afrique du Sud et, de l'avis général, c'est en bonne voie.
Le nerf de la guerre est apporté.. par un milliardaire américain excentrique, Greg Carr, qui après avoir fait fortune dans les années 90 comme fournisseur d'accès internet , s'est pris de passion pour le parc et vit ici à mi-temps en gérant avec sa fondation, à coups de millions de dollars, un programme de repeuplement et un centre scientifique d'étude de la faune .
On l' a vu au resto du lodge tous les jours partager son repas avec les étudiants du centre, le personnel et les clients!)
Ah... le lodge du Gorongosa ... (soupir...)
Un endroit à part ou la case au pied d'un baobab vous met au coeur même de la faune africaine dans une ambiance contemplative (on l'a dit, on n'est pas au Kruger.. il n'y a pas foule !)
On bouquine en compagnie des phacochères...
Et eux qui ont grandi au milieu du lodge ne sont absolument pas farouches, autorisant tous les gros plans !
De même, on voit passer devant sa case, les babouins indifférents à la présence humaine... contrairement à qui se passe dans la savane.
Et on peut passer des heures à observer la riche vie sociale des babouins, comme ici, l'épouillage.. (vie sociale parfois torride mais, je censure, c'est un blog tout public !).
Sans oublier nos amis de la gent ailée, comme ici un martin pêcheur, dont j'ai observé qu'il ne s'intéresse pas qu'aux poissons, les petits vers de terre n'ont qu'a bien se tenir !
Les barrières du lodge n'étant pas hermétiques, il n'est pas rare qu'une antilope passe devant vous, comme le solitaire Guib harnaché.
Mais tout cela n'est que le prélude à l'activité qui nous fascine depuis si longtemps... le départ matinal, à la fraiche, pour aller guetter la faune dans le bush : Les Game Drive.
Ce sont toujours des moments privilégiés, surtout dans les parcs peu fréquentés où on se retrouve seuls à rencontrer les animaux... comme un cadeau que vous ferait la nature....
Dans la brume et le fraicheur matinale, des impalas fantomatiques courent sur la piste.
Et d'immenses étendues abritent des centaines de cobes à croissants, l'antilope la plus commune du parc.
Si on préfère l'après-midi, pas de problème.. il y a un game drive vespéral... ou les stars prennent la pose dans la lumière flatteuse du soleil qui décline.
Les femelles koudous se stressent dès que la voiture s'arrête.
Le mâle koudou également choisit de regagner l'abri des broussailles dès qu'on coupe le moteur pour l'observer.
Et chaque antilope est un moment de grâce comme le délicat Cobe des roseaux
On en oublierait presque la recherche des animaux spectaculaires , mais le chauffeur, très pro, y pense, lui, et grâce aux communications radio des collègues, trouve une lionne à nous faire admirer.. C'est sûr, , une fois qu'on l'a découverte, on peut dire par radio où la trouver, vu qu'elle ne va pas se mettre en activité avant la nuit... et va rester parfaitement immobile....
Plus loin, un aigle pêcheur, hiératique, domine la savane sur sa branche haut perchée..
Et le crépuscule arrive, pour une traditionnelle pause au bord de l'eau, couper le moteur et faire silence.... pour se laisser pénétrer de la sérénité des paysages africains, à peine troublée par le vol plané silencieux des pélicans....
Je ne connais rien de plus méditatif qu'un coucher de soleil sur une rivière africaine...
Le Gorongosa , un endroit magique...
Peut-être pas le plus riche parc d'Afrique par sa faune, c'est sur....mais fascinant et encore préservé des grands flux touristiques.