Après unanatahiti, voici omalareunion : les nouvelles aventures des quinquas sous les tropiques...
Nous voici arrivés au terme de ce voyage, avec une incursion au nord du pays pour un salut, vous le verrez, aux sources du peuplement de la Réunion...
Un immense pont sur la mer nous emmène à Ilha de Moçambique, qui sera notre dernier souvenir de ce pays.
Comme le dit joliment le guide du Petit futé : l'ile est la veuve du Mozambique colonial, et, ruinée, elle n'a pas refait sa vie..
La vieille ville coloniale , appelée Stonetown, dégage selon ce qu'on en pense un charme désuet et nostalgique... entré au patrimoine mondial de l'Unesco
ou bien l'ambiance délètère d'un passé en ruines..
On déambule entre des constructions fantômes que personne n'a d'argent pour reconstruire, comme ici l'hopital...
ou bien de pimpantes batisses restaurées aux belles couleurs vives rachetées par un européen fortuné amateur de vieilles pierres...
Mais le tour avec un guide local emmène ensuite vers la réalité de vieilles ruelles désertes
qui n'ont vite plus rien de pimpant...
Avec le commentaire désabusé que, de l'époque coloniale qui séparait Stone Town la coloniale et Macuti, le quasi bidonville qui abritait les serviteurs, par une barrière infranchissable, on voit ressurgir une nouvelle barrière par les riches européens qui rachètent les vieilles pierres de Stone Town pour les restaurer sous l'oeil bienveillant de l'Unesco tandis que les pauvres retournent progressivement vivre à Macuti et ses maisons en torchis..
Reste une population qui continue de vivre le quotidien comme ici l'attente à la sortie du collège
La réparation des barques de pêche dévastées par le cyclone d'il y a quelques mois
On est sur une île, les gens sont tournés vers la mer...ses barques de couleurs vives
ou les plages comme ici celle que, non sans humour, on appelle Miami beach...
Mais pour finir, Ilha de Moçambique, vu depuis La Réunion, (il faut y venir...) c'est avant tout l'ancienne plaque tournante du trafic d'esclaves de l'Afrique australe...
Depuis 10 ans que nous partageons notre vie avec les réunionnais qui nous ont accueillis dans leur ile et que nous avons senti la douleur de leur histoire... C'était important de venir saluer la mémoire de leurs ancêtres, ici où ils ont été arrachés à leur vie pour être réduit en esclavage.
Et c'est ce qu'on a fait.. au jardin de la mémoire...
C'est une petite cour au bord de la mer...
Un des lieux ou l'on rassemblait les esclaves pour les vendre.. La Réunion a financé ce monument de mémoire avec de petites stèles surmontées de sculptures représentant les esclaves, entourant les lignes d'un bateau dirigé vers la porte sans retour...
De l'autre coté de la porte.. le fond de cale d'un bateau... une traversée à laquelle beaucoup ne survivrons pas ... et à l'arrivée, pour les survivants.. la négation de l'humanité .
Un endroit qu'on voudrait dédier au passé... pour une vision optimiste d'un monde qui avance malgré les plaies monstrueuses de son passé.... comme la Réunion qui a construit son vivre ensemble sur cette tragédie. Mais alors, pourquoi ai-je pensé là-bas aux femmes Yézidies, réduites elles aussi en esclavage, non pas à une époque révolue, mais bien de nos jours par les tenants d'une barbarie qui semble ne jamais devoir s'éteindre ?
L'esclavage... du passé ? vraiment ?
Et c'est là que se terminent nos souvenirs du Mozambique , jeune pays tout juste sortie de la guerre, semblant suspendu comme ces jeunes s'abritant sous une ombre provisoirement rafraichissante, entre un passé troublé et un futur incertain...
Comme toute l'Afrique...