Le film du trimestre ...

Il y a longtemps qu'on n'a pas parlé de cinéma...  Toujours la même histoire.. la distribution des films à La Réunion ne s'arrange pas :  c'est de plus en plus Blockbuster ou rien. Et donc.... des films qu'on  ne découvre donc que des  mois plus tard à la télé... trop tard pour vous en parler !

Parfois cependant, (de plus en plus rarement...et sans qu'on comprenne vraiment sur quel critère...),  parfois... une pépite passe au travers du filtre !

Alors, c'est d'autant plus précieux quand on ressort d'une salle obscure avec un vrai coup de coeur.. et on le partage !

On a adoré Daphné, un  premier film d'un inconnu , Peter Mackie Burns, qui reprend bien haut le flambeau du cinéma réaliste anglais qu'on affectionne depuis toujours...

Un film comme, à notre avis, on n'en fait qu'en Angleterre...  ancré dans notre époque âpre et matérialiste ou chacun se débrouille comme il peut dans un quotidien où l'on ne sait plus chercher l'humanité de chacun.

L'histoire de Daphné, jeune femme de son époque, bougonne et sans illusions, qui griffe quand on tente de l'approcher  et qui ne veut pas croire en l'autre... et surtout en elle même... 

Jusqu'à ce que elle soit déstabilisée par un évènement du réel,  l'amenant à ré-apprendre le chemin de ses émotions, chemin  qu'elle s'était interdite.

Emily Beecham, têtue et renfrognée, est émouvante de la fragilité qu'elle veut cacher... 

Et on révise dans ce film... que si l'on vit avec une piètre estime de soi, on fait méthodiquement tout ce qu'il faut pour ne pas être quelqu'un de bien ... en envoyant bouler tous ceux qui tentent de s'approcher  pour ne pas risquer d'être déçue.

Mais le film dit que  ce n'est pas irrémédiable...  les émotions sont bien là qui dorment ... et peuvent revenir pour  rendre vivante à nouveau...